Pour Slim Kaâbi, manager du bureau RAI, le handicap majeur pour la jeunesse en quête d’emploi est le manque d’information sur les mécanismes de l’emploi, alors que plusieurs organismes étatiques consacrés à l’emploi existent. On assiste souvent à l’organisation de séminaires spécialisés regroupant experts, politiciens, financiers… comme la Ticad 8, le forum des pays francophones, le séminaire annuel de l’Iace, sans oublier les réunions organisées par les directions régionales de l’emploi avec les institutions spécialisées, mais les jeunes promoteurs restent en dehors du circuit.
«L’emploi, la recherche de l’emploi, la création de l’emploi sont les buts principaux pour tout citoyen en chômage. Comme la fonction publique est saturée, le secteur privé reste l’unique issue pour parvenir à décrocher un poste d’emploi. Mais là, il ne faut pas oublier que l’investissement est primordial à la création de l’emploi», déclare Slim Kaâbi, manager du bureau RAI. Il ajoute que les lois et les décrets d’application se rapportant à l’investissement existent (dont le nombre avoisine les 200) et les banques n’attendent que les promoteurs audacieux.
Slim Kaâbi indique que le handicap majeur pour la jeunesse en quête d’emploi est le manque d’information sur les mécanismes de l’emploi, alors que plusieurs organismes étatiques consacré à l’emploi existent. «On assiste souvent à l’organisation de séminaires spécialisés regroupant experts, politiciens, financiers… comme la Ticad 8, le forum des pays francophones, le séminaire annuel de l’Iace, sans oublier les réunions organisées par les directions régionales de l’emploi avec les institutions spécialisées, mais les jeunes promoteurs restent en dehors du circuit. En Tunisie, nous connaissons un manque d’information flagrant sur l’importance de l’investissement pour la création de l’emploi, et ce, malgré les divers organismes et intervenants dans le secteur de l’emploi et qui sont principalement ; les commissariats généraux au développement régional (Cgdr), les huit centres techniques sectoriels, la Société tunisienne de garantie (Sotugar), la Compagnie tunisienne pour l’assurance du commerce extérieur (Cotunace), les médiateurs bancaires…».
«La Maison de l’investisseur» pour enrayer la crise du chômage
Ces intervenants ne sont pas connus par cette jeunesse, raison pour laquelle une nouvelle structure baptisée «La maison de l’investisseur», regroupant tous ces intervenants, doit voir le jour incessamment pour débloquer énergiquement le problème de l’emploi dans le pays.
«Le jeune promoteur d’un projet industriel pourrait communiquer au sein de cette nouvelle structure avec tout organisme spécialisé, dont on cite entre autres les huit centres techniques sectoriels consacrés au textile, au cuir et chaussures, à l’emballage et au conditionnement, aux matériaux de construction, à la céramique et au verre, à l’agroalimentaire, à la chimie, à l’industrie du bois et de l’ameublement et aux industries mécanique et électrique». Ces centres, ajoute-t-il, ont créé l’association des centres techniques industriels tunisiens, dont le site est «www.actit.com.tn».
Le dossier dit bancable
La nouvelle structure pourrait abriter des représentants d’autres organismes, tels que l’Institut national de la statistique (INS), l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers, la Sotugar, la Cotunace et le Centre de promotion des exportations (Cepex). Kaâbi signale que les promoteurs de projets, diplômés ou expérimentés dans un domaine donné, peuvent compter sur ces institutions pré-citées afin de créer une entreprise et trouver leur chemin d’une manière facile et rapide.
Même si le porteur d’idée de projet est démuni de ressources financières, il peut contacter n’importe quelle banque de son choix. A cet effet, des lois ont été promulguées, dont notamment la circulaire de la Banque centrale n° 87- 40 du 12 novembre 1987 mentionnant l’octroi par la banque de crédits pour la création d’une entreprise.
Un dossier dit «bancable», précise Kaâbi, comportant l’étude du marché, l’étude technico-économique et le schéma de financement, doit être présenté pour convaincre les bailleurs de fonds. L’accord bancaire est subordonné à une hypothèque sur le fonds à créer avec un contrat d’assurance du crédit bancaire auprès de la Sotugar (créée d’après l’article n° 24 de la loi n° 2002-101 du 17 décembre 2002). Une fois l’entreprise créée, le promoteur peut contacter l’Utica afin de connaître les divers organismes de promotion ou d’assistance.
Rôles du Cgdr et du Cepex
Rares sont ceux qui savent qu’une vente à crédit peut être assurée par la Cotunace, mais peut être payée au comptant avec l’intervention d’une société de Factoring. D’autre part, le commissariat régional au développement régional, comme son nom l’indique, peut jouer un rôle important, à savoir l’orientation, l’assistance, l’élaboration des dossiers et l’intermédiation auprès des banques en faveur de tout promoteur de projet. Une fois le projet devenu productif d’une manière certaine et assurée, l’exportation pourra être programmée en collaboration avec le Cepex. «L’export constitue la réussite commerciale et financière de l’entreprise. Tout opérateur peut connaître les coordonnées des commerçants grossistes étrangers auprès du centre du commerce international, dont le site est «www.intracen.org», fait savoir Slim Kaâbi.
Il ajoute que «toutes ces procédures et ces avantages ne seront connus qu’à travers des réunions et des séminaires réunissant les jeunes promoteurs avec les responsables de ces organismes ainsi que les experts».
Une unité d’encadrement au sein des gouvernorats
Kaâbi tient à signaler que rares sont ceux et celles qui savent qu’une entreprise tunisienne peut obtenir un crédit de l’étranger (voir les trois circulaires de la Banque centrale, la première n° 93-6 du 7-10-1993, la deuxième n° 2005-03 du 4-1-2005 et la troisième n°2020-13 du 2-6-2020).
Il mentionne aussi qu’une unité d’encadrement des investisseurs au sein de chaque gouvernorat existe depuis 2015 (décret n° 2014-4516 du 22-12-2014), mais cette unité est très peu connue auprès des jeunes.
Emploi et formation professionnelle adéquate
«La Maison de l’investisseur réussirait la création de l’emploi en proposant l’encouragement de la formation professionnelle adéquate. La création de l’emploi reste tributaire de la formation professionnelle appropriée selon les besoins, afin de réussir un développement régional planifié et bien adapté aux besoins réels du marché économique du pays », explique Kaâbi.